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Médecine transfusionnelle : Célébrons l’année internationale du personnel infirmier et des sages-fem

Auteurs :
Clare O’Reilly, Chargée de sécurité transfusionnelle - infirmière clinicienne
Crystal Brunk,  Clinicien régional en médecine transfusionnelle

En l’honneur du 200e anniversaire de la naissance de Florence Nightingale (12 mai 1820), l’Organisation mondiale de la Santé a désigné 2020 comme « Année internationale du personnel infirmier et des sages-femmes ». Florence a été une pionnière des soins infirmiers modernes en faisant la promotion de bonnes habitudes d’hygiène, du lavage des mains et de pratiques fondées sur des données probantes. Mais que penserait-elle des rôles très diversifiés du personnel infirmier et des sages-femmes en 2020? Quelle serait son opinion quant à la contribution des infirmiers (ères) à la médecine transfusionnelle, aurait-elle pu prédire que ce domaine évoluerait et deviendrait ce que nous connaissons aujourd’hui?

En tant qu’infirmières en transfusion et passionnées, nous voulions profiter de l’année internationale du personnel infirmier et des sages-femmes pour examiner pourquoi les infirmières deviennent infirmières, approfondir les raisons pour lesquelles les infirmières se lancent dans la médecine transfusionnelle, souligner le fait que les infirmières participent à presque toutes les étapes du processus de transfusion et célébrer nos histoires. Pour ce faire, nous avons posé trois questions simples à notre réseau mondial d’infirmières impliquées dans différents domaines et aspects de la médecine transfusionnelle. Nous avons obtenu 11 réponses provenant d’un bout à l’autre du Canada, de l’Australie, de la Belgique, de l’Angleterre et de l’Irlande. Nous vous partageons les réponses extraordinaires que nous avons reçues.

Notre première question : Qu’est-ce qui vous a inspiré à devenir infirmier(ère)?

Pour certains, c’était un appel « Je pensais qu’il devait être enrichissant de travailler, d’être proche des gens dans des moments aussi intenses », certains ont été témoins de la présence de personnel soignant  en action et d’autres ont fait la transition vers les soins infirmiers après avoir obtenu un emploi ou une formation initiale dans un autre domaine, mais pour chaque répondant, les soins infirmiers sont toujours apparus comme étant la bonne voie. Je me suis rendu compte que c’était le rôle que je voulais vraiment, et c’est ainsi que mon cheminement vers les soins infirmiers a été fixé. » Redonner aux autres au moment où ils en ont le plus besoin, créer de liens et travailler dans un environnement stimulant et enrichissant sont des thèmes qui sont ressortis des réponses à cette question et qui nous interpellent profondément. « Je voulais un emploi qui allait au-delà d’un salaire, un emploi où j’avais l’impression de contribuer à ma collectivité. »

Notre deuxième question : Qu’est-ce qui vous a amené en médecine transfusionnelle?

Tout d’abord, il est important de mentionner que le personnel infirmier est essentiel au processus de transfusion, qu’il s’agisse de travailler dans des cliniques de dons de sang, de prélever des échantillons de sang avant la transfusion dans une clinique ou un hôpital, d’évaluer le besoin d’un patient en matière de transfusion tout en jonglant avec de nombreuses autres tâches,  de prescrire de produits sanguins, d’administrer de produits sanguins aux patients pour diverses raisons, de l’oncologie à la chirurgie, d’effectuer le suivi des réactions transfusionnelles ou des événements indésirables et  de minimiser les effets secondaires des transfusions. Les infirmières jouent également un rôle vital dans la gestion du sang, la gestion de l’anémie et l’évaluation de solutions alternatives aux transfusions MAIS ce que nous avons cherché à savoir c’est comment la transfusion peut devenir une passion puisqu’à l’heure actuelle, ça ne fait pas partie de la liste traditionnelle des spécialités.

Les réponses résument ici un parcours très varié et sinueux entre ceux qui ont été intrigués ou inspirés et qui ont cherché à en savoir plus après avoir entendu des brides au sujet de la médecine transfusionnelle et ceux qui ont spontanément voulu tenter l’expérience. « Je n’avais jamais entendu parler de ce rôle jusqu’à ce que je vois cette affectation » ou bien « Je suis tombée par hasard sur le poste d’infirmière autorisée responsable de la sécurité transfusionnelle » ainsi que ceux qui ont gracieusement accepté une affectation qu’ils ne cherchaient pas faisaient partie des réponses recueillies. La recherche de défis et le désir de faire progresser le domaine ou la sécurité des patients étaient fréquemment mentionnés, ce qui rendrait Florence fière une fois de plus ! Pour citer nos bienveillants collègues, « ce rôle m’a beaucoup plu et a eu un grand impact sur l’amélioration des soins aux patients » et « il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre et implique une vision globale de la prise en charge du patient ». Le thème de l’intégration des compétences en soins infirmiers dans un domaine non traditionnel des soins infirmiers est évident, tout comme la pensée hors des sentiers battus.

Dernière question : Faites-nous part de faits intéressants ou de particularités méconnues au sujet des soins infirmiers en médecine transfusionnelle 
  • Interprétation Saviez-vous que nous ne parlons pas tous la même langue? La médecine transfusionnelle consiste vraiment à communiquer, à combler nos lacunes et à établir des liens.
  • Surcharge de liquide : OAPPT (œdème aigu pulmonaire post transfusionnel) ce type de réaction transfusionnelle est facilement manqué ou est associé à une autre cause type de réaction 
  • Surcharge en fer : Il s’agit d’un risque lié aux transfusions chroniques à long terme qui lorsque non surveillé, peut causer de graves dommages aux organes et qui, encore une fois, peut être facilement oublié ou mal géré
  • Traitement par le fer: Les soins infirmiers en médecine transfusionnelle identifient aussi des alternatives aux transfusions au moyen de programmes de gestion de l’anémie et de programmes de gestion du sang des patients
  • Des normes, des normes et encore des normes : la médecine transfusionnelle est très encadrée et quel que soit le pays dans lequel vous vivez, la compréhension et le respect de ces normes est au centre de l’attention
  • Vérifier, vérifier, vérifier : « Je pense que j’effectue les vérifications d’identification du patient à dix reprises avant d’administrer le produit » ; les transfusions sont vraiment des « greffes liquides » ce qui les rend à la fois terrifiantes et passionnantes.

Un long chemin a été parcouru depuis l’époque de Florence, depuis les transfusions de personne à personne sans aucune connaissance du système ABO, jusqu’à la pratique moderne hautement réglementée. «Personnellement, je préfère parler de qualité dans la chaîne transfusionnelle sans parler de médecine ou de soins infirmiers parce que pour moi, il s’agit surtout d’appliquer des principes de qualité dans le contexte multidisciplinaire de la transfusion.» Florence serait sans doute fière de constater que la pratique transfusionnelle actuelle est fondée sur des données probantes et centrée sur le patient même dans ce domaine non traditionnel des soins infirmiers. Il n’y a aucun doute qu’elle serait ravie de voir comment la profession s’est développée. 

En cette année marquante, nous encourageons nos lecteurs à en apprendre plus sur Florence ainsi que sur l’impact indéniable qu’elle a eu sur nos pratiques !

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